Alexandre Vialatte

Munissez-vous toujours de lainages lorsque vous allez en Auvergne. Tout y est aigrelet: le fond de l’air, le fromage, le vin, le son de la vielle.

Tout passe, tout lasse, tout casse.

La mer sera agitée à très agitée, sauf dans le massif central.

L’auvergne produit des ministres, des fromages et des volcans.

Rien n’arrête le progrès. Il s’arrête tout seul.

Le fond de l’air est frais. Sa surface aussi.

Ne traite pas le crocodile de sale gueule avant d’être complètement sorti du marigot.

Il n’y a pas de bas morceaux dans l’ethnologue!

La conscience, comme l’appendice, ne sert à rien, sauf à rendre l’homme malade.

La confiture n’est bonne que s’il faut monter sur une chaise pour attraper le pot dans le placard.

Qui sème le casque bleu, récolte la tempête.

Manger de l’ail. Ca rajeunit l’organisme et ça éloigne les importuns.

Les vacances datent de la plus haute antiquité. Elles se composent régulièrement de pluies fines coupées d’orages plus importants.

Sans le kangourou, l’homme n’aurait jamais su qu’il ne possède pas de poche marsupiale.

Les statues ne font que nommer l’oubli. On n’est jamais plus mort qu’en bronze.

Le sage doit garder un vice pour ses vieux jours.

On n’est pas d’accord avec la vie tant qu’on n’est pas d’accord avec la mort.

La Bible assure que lorsque Dieu eut fabriqué l’homme et la femme, il en pleura. Comme on le comprend!

Le marchand de sable ne fait pas fortune dans le désert.

La chasse est, de tous les sports, le plus cynégétique. C’est même le seul qui le soit vraiment.

La mort n’a généralement pas d’amis sincères.

L’humanité est une bibliothèque dont presque tous les livres sont lus. L’humanité est aux archives.

On suit toujours le sens de l’histoire quand on la pousse devant soi.

Si tu ne digères pas la soutane, évite de manger le missionnaire.