Mort

La vie est courte et ennuyeuse ; elle se passe toute à désirer.

On peut naître vieux comme on peut mourir jeune.

Tout ce qu’on fait dans la vie, même l’amour, on le fait dans le train express qui roule vers la mort.

On ferme les yeux des morts avec douceur ; c’est aussi avec douceur qu’il faut ouvrir les yeux des vivants.

De la naissance à la mort, nous sommes un cortège d’autres reliés par un fil ténu.

Le vrai tombeau des morts, c’est le cœur des vivants.

L’éclectisme, c’est la mort de l’amour et de l’injustice.

Ajouter de la vie aux jours lorsqu’on ne peut plus ajouter de jours à la vie.

Rien ne sert de mourir, il faut savoir disparaître.

La mort elle aussi brille par son absence.

L’idée de la décadence de l’Occident fait partie de son langage culturel. L’Occident s’est toujours plu à imaginer sa propre mort.

Si la mort était un service public, il y aurait des listes d’attente.

Si le destin est implacable, c’est qu’on a pas su lui plaire !

Vivre est un métier comme un autre, cela s’apprend !

C’est drôle : on peut très bien marcher, sourire, traverser les rues et être mort.

C’est ça la vie, penser à rien avec des copains qu’on aime bien.

Mourir, ce n’est rien. Commence donc par vivre. C’est moins drôle et c’est plus long.

Quelle comptabilité harassante de vivre !

Avant le jour de sa mort, personne ne sait exactement son courage…

Un homme courtois doit, avant d’entrer dans la mort, faire passer sa femme avant lui.

Vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter.

La vie est le seul raccourci d’un néant à l’autre.

La mort, qui a toujours tort, a raison de chacun.

Ceux qui ont voulu changer le monde en sont morts et ceux pour qui rien n’a changé sont morts également.