Société humaine

Il n’y a point de plus haute vengeance que l’oubli.

Le troisième drapeau, le drapeau de fer-blanc, le drapeau de la majorité des français, c’est la girouette.

Il est plus facile de crier contre le monde que d’y tenir sa place.

Les hommes se répartissent naturellement en trois classes : les vaniteux, les orgueilleux et les autres, je n’ai jamais rencontré les autres.

Dans nos pays monogames, se marier c’est diviser ses droits de moitié et doubler ses devoirs.

Tel est le propre de l’action, positive ou négative, moralement bonne, d’être dirigée en vue de l’avantage et du profit d’un autre.

Se marier s’est faire tout son possible pour se faire prendre en horreur par quelqu’un.

Les décorations sont des lettres de change tirées sur l’opinion publique.

Ce qui rend les hommes sociables est leur incapacité à supporter la solitude et donc, eux-mêmes.

L’homme qui a suffisamment de richesse intérieure préfère rester hors de la société, pour n’avoir rien à donner et rien à supporter.

Persécuteur et persécuté sont identiques, l’un s’abuse en ne croyant pas avoir sa part de souffrance ; l’autre s’abuse en ne croyant pas participer à la culpabilité.

Les rois et les domestiques ne sont désignés que par leurs petits noms : voilà les deux extrêmes de la société.

Bien des gens seraient capables de tuer un hommes pour prendre la graisse du mort et en frotter leurs bottes.

Chacun est enfermé dans sa conscience comme dans sa peau.

Toute vérité franchit trois étapes, d’abord elle est ridiculisée, ensuite, elle subit une forte opposition, puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence.

Le moyen de plaire en société est de laisser chacun parler de soi.

L’être humain est, au fond, un animal sauvage et effroyable Nous le connaissons seulement dompté et apprivoisé par ce que nous appelons la civilisation.

L’égoïsme régit le monde.

Ce que chacun recherche et aime avant tout, non seulement dans la simple conversation, mais encore à fortiori dans le service public, c’est l’infériorité de l’autre.

Dans l’équation sociale l’individu figure à la fois le zéro et l’infini.

Routine n’est pas organisation, pas plus que paralysie n’est ordre.

Tous les hommes sont imparfaits et le plus accompli, c’est celui qui a le moins de défaut.

Il y a des gens qui aiment mieux rester dans leurs défauts que de se donner la peine de les corriger.

Une grande dignité est une grande servitude.