Ferdinand Bac

Il faut être indulgent aux parvenus. Songez au surmenage qu’ils s’imposent toute leur vie pour disputer les honneurs à ceux qui les ont mérités.

La forme la plus déplaisante de la peur se traduit par l’agressivité.

Pour certains citadins la campagne est intolérable parce que son silence rejoint leur vide intérieur.

Quand on fait beaucoup d’embarras pour raconter ses affaires, c’est qu’elles ne méritent pas qu’on en parle.

L’homme mourra des conquêtes dont il est le plus fier, pour n’avoir pas voulu garder celles qui étaient à sa mesure.

Quand l’État invite le peuple à se montrer joyeux, c’est que la catastrophe n’est pas loin.

Il n’y a plus de vices. Ils sont devenus des habitudes.

Si les hommes, dans leur vanité, repoussent les meilleurs conseils, les femmes aiment à les solliciter pour ne point les suivre.

Certains hommes publics arrivent au succès en taisant ce qu’il fallait dire, et à leur ruine en disant ce qu’il fallait taire.

Là où commence le caractère dégradant de l’intrigue, c’est quand on fait la cour à ceux que l’on méprise.

Il y a des dignitaires qui ont grimpé aux honneurs le long de leur indignité

Quand on ne peut plus avoir la liberté qu’on avait sous les tyrans, on jouit au moins des tyrannies de ceux qui parlent de liberté.

Dans une société il y a toujours des gens qui ne font rien et qui savent tout, et d’autres qui veulent tout faire et ne comprennent rien.

Les hommes politiques deviennent automatiquement pessimistes le jour où le jeu de bascule les éloigne du pouvoir.

La plus grande gloire pour un vieillard est de se voir aimé pour lui-même. Il a ainsi passé avec succès son dernier examen.

Celui qui ne fait rien n’a jamais le temps de rien faire.

C’est dans les temps agités qu’il est le plus difficile de rester intelligent.