Henri Michaux

L’enseignement de l’araignée n’est pas pour la mouche.

L’habillement est une conception de soi que l’on porte sur soi.

Je cherche un être à envahir.

On n’est pas seul dans sa peau.

Les choses sont une façade, une croûte, Dieu seul est. Mais dans les livres il y a quelque chose de divin.

Malheur à ceux qui se contentent de peu.

Ne laisse personne choisir tes boucs émissaires.

Peindre, composer, écrire: me parcourir. Là est l’aventure d’être en vie.

La jeunesse, c’est quand on ne sait pas ce qui va arriver.

La seule ambition de faire un poème suffit à le tuer.

Il est difficile de loger à plus de vingt dans un siècle.

Foi, semelle inusable pour qui n’avance pas.

On n’en finit pas d’être un homme.

Le phallus en ce siècle devient doctrinaire.

Qui a l’âme élevée sans être fort, sera hypocrite ou abject.

Qui s’est abaissé devant la fourmi, n’a plus à s’abaisser devant le lion.

Toute science crée une nouvelle ignorance.

En pays jeune, les lendemains vendent des surlendemains.

Tristesse du réveil. Il s’agit de redescendre, de s’humilier. L’homme retrouve sa défaite : le quotidien.

Qui a chassé ses démons nous importune avec ses anges.

Qui a ses aises dans le vice, trouvera agitation dans la vertu.