Joseph de Maistre

Le goût n’est que la conscience du beau, comme la conscience n’est que le goût du bon.

Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite.

Mais de tous les monarques, le plus dur, le plus despotique, le plus intolérable, c’est le monarque « peuple ».

La médiocrité refuse toujours d’admirer et souvent d’approuver.

Le législateur ressemble au Créateur ; il ne travaille pas toujours ; il enfante, et puis il se repose.

On ne saurait trop le répéter, ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution, c’est la révolution qui emploie les hommes.

Le christianisme a été prêché par des ignorants et cru par des savants, et c’est en quoi il ne ressemble à rien de connu.

La guerre est donc divine en elle-même, puisque c’est une loi du monde.

Grattez le Russe et vous trouverez le Tartare.

L’essence de toute intelligence est de connaître et d’aimer.

Nos enfants porteront la peine de nos fautes.

Oui, l’homme ne peut que proposer ; c’est une immense vérité.

Le glaive de la justice n’a pas de fourreau ; toujours il doit menacer ou frapper.

Le plus grand ridicule pour une femme, c’est d’être un homme.

L’amour surmonte tous les obstacles.

Les sciences, il faut les faire désirer avant de les enseigner.

L’amour est un animal féroce capable des plus horribles excès.

Il n’y a point de méthode facile pour apprendre les choses difficiles.

Il y a bien moins de difficultés à résoudre un problème qu’à le poser.

Les véritables miracles sont les bonnes actions faites en dépit de notre caractère et de nos passions.

L’exagération est le mensonge des honnêtes gens.

L’Histoire est une conspiration permanente contre la vérité.

C’est une règle éternelle de morale et de politique qu’il ne faut jamais pousser son ennemi jusqu’au désespoir.

Le bourreau est la pierre angulaire des sociétés.