Malcolm de Chazal

Les hommes sont conservateurs de ce qu’ils possèdent et communistes du bien d’autrui.

Parler de sentiments à des femmes de chair est aussi offensant que parler littérature à des gens qui ont faim.

Créer est le seul domaine où il faut se déposséder pour s’enrichir.

Comme une batterie électrique, l’organisme se charge par les contrariétés et se décharge par le rire.

L’animal qui a le plus profité de la compagnie de l’homme est le microbe.

L’obstination est le parent pauvre de la volonté.

Une femme qui raisonne est une femme à bout de sentiments.

Faire une révolution c’est partir en guerre contre l’argent des autres.

Vouloir appliquer le mot trop à Dieu, c’est déjà blasphémer.

Il y a beaucoup à apprendre des sots, à condition que ce soit soi-même qu’on étudie en eux.

On a mille définitions de Dieu. On n’en a qu’une de la vie : Dieu.

Ce qui nous empêche de voir Dieu, c’est que notre esprit est compliqué, et que Dieu est simple.

Le Dieu réel, c’est notre Dieu. Le Dieu des autres est un dieu doctrinal.

Dieu est le semeur : tout part de lui, et rien n’y revient. Dieu n’a pas de gestes de seconde main.

Dans cet éternel commerce qu’est l’existence, et dans cette chambre d’affaires qu’est la vie, Dieu est le client qu’on introduit le dernier, comme dans un bureau d’affaires l’homme de moindre importance.

Le Diable, c’est la quatrième dimension des églises.

La rose, c’est les dents de lait du soleil.

La poésie n’est pas autre chose pour moi que l’art de décrire l’invisible, avec des images d’ange.

Qui déshabillerait la nuit, verrait le corps de Dieu.

Il n’y a pas de grands et de petits yeux : il y a des yeux qui ont une âme et d’autres qui n’en n’ont point. Dieu est pour le regard l’unique costumier.

Le mot Dieu est le plus parfait des abrégés.

Si la nuit est Satan, si la lumière est Dieu, à la tombée du jour, Dieu n’est plus qu’une anecdote.

La déception, à la longue, fait du cœur un homme d’affaires.

La souffrance ne grandit que les grands.