Regard

Un mot doux, un regard aimable, un sourire de bonne composition peut faire des merveilles et accomplir des miracles.

Quand on s’est connus, ma femme et moi, on était tellement timides tous les deux qu’on osait pas se regarder. Maintenant on ne peut plus se voir.

L’amour est aveugle ? Quelle plaisanterie ! Dans un domaine où tout est regard !

On aime d’abord par hasard, par jeu, par curiosité, pour avoir dans un regard, lu des possibilités.

Un tableau ne vit que par celui qui le regarde.

La beauté est dans le regard de celui qui regarde.

Aucune carte du monde n’est digne d’un regard si le pays de l’utopie n’y figure pas.

Si vous apercevez un géant, regardez d’abord la position du soleil, et voyez si le géant n’est pas l’ombre d’un pygmée.

Aimer, c’est doubler son regard.

L’avantage de l’amour au premier regard c’est qu’il retarde le second regard.

La télévision permet une expérience salutaire : garder l’image en supprimant le son. Cela transforme les politiciens en guignols, où le mensonge des gestes et du regard n’est plus masqué par l’écran des mots.

Le regard froid me fait horreur : j’aime ce qui brûle.

L’amour naît aussi bien d’un regard de mépris que d’un regard de bonté.

Le regard indifférent est un perpétuel adieu.

Il n’y a pas de grands et de petits yeux : il y a des yeux qui ont une âme et d’autres qui n’en n’ont point. Dieu est pour le regard l’unique costumier.

Les sourcils sont l’ombrelle du regard.

La colère sourcille du regard. La bonté cille des yeux.

Tous les peureux sont bègues du regard.

L’intellectuel est quelqu’un qui se mêle de ce qui ne le regarde pas.

L’érotisme, tout simplement, c’est la connaissance d’une nudité par un autre regard.

La gloire auprès du peuple, voilà à quoi il faut aspirer. Rien ne vaudra jamais le regard éperdu de la charcutière qui vous a vu à la télévision.

C’est laid, c’est obscène, les regards des hommes ! Cela se pose sur vous comme des chenilles, comme des limaces, cela se glisse partout.

Il y a dans le regard qui rencontre la splendeur du vrai un frémissement qui touche à l’extase.

Regardez-la : l’œil est stupide mais vif. Il y a dans son regard une grande lueur d’inintelligence, la bouche est assez spirituelle, le corps assez agréable… « Jeune première » !