Société humaine

Celui qui pense que, chez les grands personnages, les nouveaux bénéfices font oublier les vieilles injures, il s’abuse.

Le glaive de la Justice frappe parfois les innocents, mais le glaive de l’Histoire frappe toujours les faibles.

Ne sentirons-nous jamais que le ridicule des autres ?

Il semble qu’il n’y ait point de milieu entre l’excellent et le détestable.

Il ne faut rien faire que de raisonnable ; mais il faut bien se garder de faire toutes les choses qui le sont.

J’appelle préjugés, non pas ce qui fait qu’on ignore de certaines choses, mais ce qui fait qu’on s’ignore soi-même.

Il faut bien connaître les préjugés de son siècle, afin de ne les choquer pas trop, ni trop les suivre.

On raille de tout, parce que tout a un revers.

Il y a une infinité de choses où le moins mal est le meilleur.

Le Ciel peut faire des dévots, le Prince fait des hypocrites.

La plupart des gens vous nuisent, sans avoir l’intention de vous nuire. Ils ont parlé contre vous et ils ne voulaient que parler : ils ont parlé contre vous parce qu’ils étaient dans l’impuissance de se taire.

Il est mille fois plus aisé de faire le bien, que de le bien faire.

Il se trouve que chacun va au bien commun, croyant aller à ses intérêts particuliers.

Nous louons les gens à proportion de l’estime qu’ils ont pour nous.

Apprendre : devenir gros des autres et de soi. Engendrement et métissage.

Les hauts moments des cultures commencent par ces grands éclats de gaieté juvénile : la créativité rit.

Beaucoup de nos institutions se trouvent comme ces étoiles dont nous recevons la lumière et dont les astrophysiciens nous disent qu’elles sont mortes depuis bien longtemps.

Tintin, c’est le Jules Verne des sciences humaines.

Notre sénilité endormie se trouve à l’aise dans l’absurde.

Nous avons construit un monde où l’intelligence est la premières des facultés, où la science et la technique nous tirent en avant et nous chutons, en produisant plus de misères, de famines, de maladies.

Il faut mentir s’il n’y a que du mal à attendre de l’aveu d’une vérité.

Ne pas produire un beau mensonge, mais une vérité qui serait aussi belle que le plus beau mensonge.

Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est né pour faciliter leurs relations mutuelles.

L’homme se souvient du passé, la femme pressent l’avenir; le couple voit le présent.