Soi-Même

L’art, mes enfants, c’est d’être absolument soi-même.

Aimer, c’est préférer un autre à soi-même.

Être intelligent, c’est être méfiant, même à l’égard de soi-même.

On rit mal des autres, quand on ne sait pas d’abord rire de soi-même.

A quarante ans, l’homme ne sait plus que travailler ; Travailler, c’est marcher vers soi-même.

C’est dangereux le succès On commence à se copier soi-même et se copier soi-même est plus dangereux que de copier les autres c’est stérile.

La plus difficile des réalisations : soi-même.

La vie la plus belle est celle que l’on passe à se créer soi-même, non à procréer.

J’appelle préjugés, non pas ce qui fait qu’on ignore de certaines choses, mais ce qui fait qu’on s’ignore soi-même.

C’est peut-être cela qu’on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir.

On n’est jamais si bien traité que par soi-même.

On fait du théâtre parce qu’on a l’impression de n’avoir jamais été soi-même et qu’enfin on va pouvoir l’être.

J’appelle bourgeois quiconque renonce à soi-même, au combat et à l’amour, pour sa réussite.

On aime mieux dire du mal de soi-même que de n’en point parler.

Quand on ne trouve pas son repos en soi-même, il est inutile de le chercher ailleurs.

L’amour-propre est l’amour de soi-même et de toutes choses pour soi.

L’éternelle jeunesse est impossible : même s’il n’y avait aucun obstacle, l’observation de soi-même la rendrait impossible.

La fréquentation des hommes induit à s’observer soi-même.

Battre les records, c’est l’idée fixe d’un véritable sportif, et il y a là comme une usurpation par le corps de cette vocation spirituelle du chrétien : se dépasser soi-même.

Il faut s’exprimer uniquement à travers soi-même, ce qui nous vient des autres est encombrant, incertain et surtout inutile.

On n’acquiert tout pouvoir sur les autres qu’en renonçant à tout pouvoir sur soi-même.

Avoir pitié de son ennemi, c’est être sans pitié pour soi-même.

Il y a deux éducations : la première que l’on reçoit au lycée, la seconde que l’on se donne à soi-même ; la première est indispensable, mais il n’y a que la seconde qui vaille.

La douleur est une chose que l’on n’a le droit d’infliger qu’à soi-même.