Alphonse de Lamartine

Nos seules vérités, hommes, sont nos douleurs.

Celui qui sait attendrir, sait tout.

Qu’importe aux coeurs unis ce qui change autour d’eux ?

L’amour seul est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un songe effacé.

Les mêmes souffrances unissent mille fois plus que les mêmes joies.

Le monde est un livre dont chaque page nous ouvre une page.

Dans l’abîme sans fond mon regard a plongé ; de l’atome au soleil ; j’ai tout interrogé ; j’ai devancé les temps, j’ai remonté les âges.

La France est une nation qui s’ennuie.

La critique est la puissance des impuissants.

La vie est ton navire et non pas ta demeure.

L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ; il coule, et nous passons !

Le soin de chaque jour à chaque jour suffit.

Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle ; s’il n’a l’âme et le coeur et la voix de Néron.

Je suis concitoyen de toute âme qui pense : la vérité, c’est mon pays.

Quel crime avons-nous fait pour mériter de naître ?

La mort fut de tous temps l’asile de la gloire.

Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts.

Qu’importe le soleil ? Je n’attends rien des jours.

La gloire ne peut être où la vertu n’est pas.

L’amour serait tout s’il ne devait finir.

L’égoïsme et la haine ont seuls une patrie ; La fraternité n’en a pas !

Dieu n’est qu’un mot rêvé pour expliquer le monde.

L’homme est Dieu par la pensée.

Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !