Ambrose Bierce

Ne remets jamais au lendemain ce que tu peux ne pas faire du tout.

Tu n’apporteras jamais de faux témoignages ; fais-toi seulement l’écho des racontars publics.

Tu n’embrasseras pas la femme de ton voisin, sauf si la tienne a succombé à ses caresses.

Tu ne voleras pas, le vol est pernicieux ; la carambouille dans les affaires est bien plus sûre.

Tu ne travailleras pas la journée du Sabbat, ce jour est consacré aux matches de football.

Un bon conseil vaut mieux que de le suivre.

Quand on parle trop du loup, il finit par l’apprendre.

Celui qui réussit avec les femmes est celui qui sait s’en passer.

Une connaissance est quelqu’un que nous connaissons assez pour lui emprunter de l’argent, mais pas assez pour lui en prêter.

Les femmes seraient charmantes si on pouvait tomber dans leurs bras sans tomber dans leurs mains.

L’orthographe est une science qui consiste à écrire les mots d’après l’oeil et non d’après l’oreille.

En diplomatie, l’ultimatum est la dernière exigence avant les concessions.

Le mouchoir est utile aux enterrements pour cacher l’absence de larmes.

La persévérance est une vertu obscure qui permet à la médiocrité d’obtenir un succès sans gloire.

Ce qui vaut la peine d’être fait vaut la peine qu’on demande à quelqu’un d’autre de le faire.

Tombeau : Endroit où l’on place les morts, dans l’attente des étudiants en médecine.

Surmenage : Trouble grave qui affecte de hauts fonctionnaires publics quand ils veulent partir à la pêche.

Sénat : Groupe de gentlemen d’un certain âge chargés de hautes responsabilités et de sombres méfaits.

Publier : Dans les affaires littéraires, devenir le point de mire dans le viseur de la critique.

Prophétie : L’art et la manière de vendre sa crédibilité avec une livraison future.

Plagier : Emprunter la pensée et le style d’un autre écrivain que l’on n’a jamais, jamais lu.

Plagiat : Coïncidence littéraire composée d’une primauté remise en doute et d’une honorable postériorité.

Paix : Dans les affaires internationales, période de duperie entre deux périodes de combats.

Mien : Qui m’appartient si j’arrive à le retenir ou à l’attraper.