Mots

Je préférerai toujours les choses aux mots, et la pensée à la rime.

Les mots manquent aux émotions.

Les mots sont les passants mystérieux de l’âme.

Des mots rayonnants, des mots de lumière, avec un rythme et une musique, voilà ce qu’est la poésie.

Ce n’est pas avec des idées qu’on fait des vers, c’est avec des mots.

On a des mots pour dire une peine légère, mais les grandes douleurs ne savent que se taire.

Définir, c’est entourer d’un mur de mots un terrain vague d’idées.

Les serments sont des mots, et les mots ne sont que du vent.

Avant le mariage, c’est les petits mots. Pendant le mariage, c’est les grands mots. Après le mariage, c’est les gros mots.

Les mots il suffit qu’on les aime pour écrire un poème.

Quand on a « une dent » contre quelqu’un, il est inutile de mâcher ses mots.

Les mots sont comme des allumettes ; il y en a qui prennent, d’autres pas.

De plus en plus de gens jouent avec les mots, et de moins en moins avec les idées.

Entre deux mots, il faut choisir le moindre.

La poésie, ce sont des mots avec de la musique à l’intérieur mais qui en sortent.

C’est une chose extraordinaire que toute la philosophie consiste dans ces trois mots : « Je m’en fous. ».

La télévision permet une expérience salutaire : garder l’image en supprimant le son. Cela transforme les politiciens en guignols, où le mensonge des gestes et du regard n’est plus masqué par l’écran des mots.

Les mots sont dociles à qui les aime.

À la fin, nous ne nous rappellerons pas les mots de nos ennemis, mais le silence de nos amis.

On ne doit plus craindre les mots lorsqu’on a consenti aux choses.

Manier les mots, les soupeser, en explorer le sens, est une manière de faire l’amour.

Les mots qui ont un son noble contiennent toujours de belles images.

Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment.

Les fenêtres s’ouvrent toujours sur elles-mêmes, et les mots sont des fenêtres.