Francis Picabia

Toutes les croyances sont des idées chauves.

Le pape est l’avocat de dieu. Dommage que son client soit mort.

Il faut être nomade, traverser les idées comme on traverse les villes et les rues.

Qui est avec moi est contre moi.

Les idées pourrissent comme les fleurs et les gens.

La Nature se charge de tout ; il n’y a qu’à la laisser faire, elle fait bien ce qu’elle fait.

Il faut s’exprimer uniquement à travers soi-même, ce qui nous vient des autres est encombrant, incertain et surtout inutile.

C’est une lâcheté que d’applaudir à toutes les idioties que l’on nous montre sous prétexte de modernité.

L’humour avale des hommes comme des moules.

Notre cerveau est une éponge qui s’imbibe de suggestions.

Nous devrions sécréter une gomme spéciale effaçant au fur-et-à-mesure nos oeuvres et leur souvenir.

Le beau est relatif à l’intérêt qu’il crée.

Il est plus facile de se gratter le cul que le coeur.

Il y a des gens qui ont la tête en bas comme les plantes, et qui regardent avec leurs pieds.

Les hommes ont inventé le culte de l’erreur, du non-vrai et du mensonge.

Il n’y a qu’une chose presque absolue c’est le libre arbitre.

La morale raccourcit l’homme, l’homme raccourcit la vie…

Pour qu’un homme ne soit plus intéressant il suffit de ne plus le regarder.

Les hommes ont plus d’imagination pour tuer que pour sauver.

J’ai connu un roi atteint de démence précoce dont la folie consistait à se croire roi.

J’aime les êtres qui ressemblent aux inondations.

Plus on plaît, plus on déplaît.

Pour se sauver il n’y a qu’un moyen : sacrifier sa réputation.

Le psychologue se nourrit exclusivement dans la conscience : moi, je ne veux qu’une inconscience impossible à acclimater.