Françoise Giroud

Qu’advient-il de l’esprit lorsque le fil de la vie est tranché ?

S’il est vrai qu’il existe une oppression collective de l’homme sur la femme, il n’en est pas moins vrai qu’il existe une oppression individuelle de la femme sur l’homme.

Le monde va devenir une gigantesque loge de concierge.

Le Seigneur de la Terre est, je le crois, fils du hasard.

N’en parlons plus, la vie c’est demain.

On ne prend jamais personne à personne. Si quelqu’un s’en va, c’est qu’il était déjà parti.

Écrire, j’y arrive encore. Vivre, cela me paraît de plus en plus superflu.

Elles sont drôles, les femmes d’aujourd’hui, qui veulent un homme, mais ne veulent pas d’hommes…

Il ne faut jamais oublier que la majorité, en France, est à droite, aujourd’hui comme hier.

Ils n’ont pas fini, les petits-enfants du christianisme, de se prendre pour les fils de Dieu.

L’homme sait faire de beaux jouets pour se distraire de sa condition.

Ce vers quoi nous faisons mouvement n’est pas gravé dans le livre de la fatalité.

Chacun contribue à l’avènement de ce qu’il redoute, ou de ce qu’il souhaite.

Comment peut-on être satisfait de soi à la télévision, sauf à être malade de fatuité ? A quel diable obéit-on en s’exposant ainsi ?

On ne tire pas sur une ambulance.

On ne donne pas la vie. On la transmet.

Bonheur : faire ce que l’on veut et vouloir ce que l’on fait.

La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente.

Ce qui distingue les adultes des enfants, c’est la taille de leurs jouets.

La situation la plus insupportable n’est pas le malheur subi, c’est le malheur imaginé.

Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables et qu’on n’a pas remplacés.

L’amour devenu sans objet n’entretient aucun foyer de lumière.

Les hommes ont toujours eu beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes.

Ce n’est pas la peine d’avoir du talent à la cinquième ligne si le lecteur ne dépasse pas la troisième.