Jean Cocteau

Ce que le public te reproche, cultive-le, c’est toi.

Les mirages sont en quelque sorte le mensonge du désert.

L’art consacre le meurtre d’une habitude. L’artiste se charge de lui tordre le cou.

Être torchon ; ne pas se mélanger avec les serviettes.

La poésie est une religion sans espoir.

Le vrai drame, c’est la distance et que les êtres ne se connaissent pas.

Les rêves sont la littérature du sommeil.

Le plus grand chef-d’œuvre de la littérature n’est jamais qu’un dictionnaire en désordre.

Écrire est un acte d’amour ; s’il ne l’est pas il n’est qu’écriture.

La vérité est trop nue, elle n’excite pas les hommes.

Le poète se souvient de l’avenir.

C’est si facile de dire la vérité ; c’est un luxe de paresseux.

Sans cesse, on se trouve nez à nez avec l’audace et la crainte de l’audace.

L’audace se forme en marge des audacieux.

Rien d’audacieux n’existe sans la désobéissance à des règles.

En art, toute valeur qui se prouve est vulgaire.

On ne discute pas l’érotisme spirituel ; on bande ou on ne bande pas.

La science ne sert qu’à vérifier les découvertes de l’instinct.

À force de ne jamais réfléchir, on a un bonheur stupide.

La jeunesse est anarchiste ; elle s’insurge contre ce qui est.

La jeunesse est injuste et féroce.

Tout ce qui n’est pas cru reste décoratif.

Le génie est l’extrême pointe du sens pratique.

Aimer, c’est d’être aimé. C’est remplir une existence d’inquiétude. Hélas !