Marcel Aymé

De tous les péchés, l’avarice est le plus avantageux.

Quand Paris se sent morveux, c’est la France tout entière qui se mouche.

Ah ! Monsieur, on ne se méfiera jamais assez de la poésie.

La nature ne se perd pas. Ce qui se défait d’un côté se refait d’un autre.

Ma petite fille, souviens-toi que dans la vie, la seule chose qui compte, c’est l’argent.

La vie, ça finit toujours mal.

Peut-être le décalage entre les générations est-il beaucoup plus dans la forme que dans le fond.

La forêt, c’est encore un peu du paradis perdu. Dieu n’a pas voulu que le premier jardin fût effacé par le premier péché.

Le critique se montre beaucoup moins soucieux d’éclairer l’opinion que de paraître intelligent.

Seules les femmes voient vraiment les choses. Les hommes n’ont jamais qu’une idée.

Celui qui demande la charité travaille plus pour son prochain que pour lui-même.

En France, les peines d’argent durent plus longtemps que les peines de cœur et se transmettent de génération en génération.

Tout est changé ! De notre temps, les jeunes femmes cédaient à leurs maris avec le sentiment d’accomplir un devoir difficile. Aujourd’hui, elles y prennent plaisir.

On ne s’évade de sa condition qu’en se hissant à une autre.

Nos bonnes actions sont souvent plus troubles que nos péchés.

Une femme qui fume après l’amour prouve que son amant n’a pas su l’éteindre.

Être heureux, ce n’est pas bon signe, c’est que le malheur a manqué le coche, il arrivera par le suivant.

L’humilité est l’antichambre de toutes les perfections.

Les idées fausses ne sont pas toutes mauvaises.

Si le commerce était mieux fait, c’est le client qui devrait faire son prix.

Nous ne choisissons pas plus nos convictions que nous n’avons choisi notre sexe.

Si la vérité ne sort pas du puits, c’est qu’elle a peur de se mouiller.

L’argent ne se souvient de rien. Il faut le prendre quand il est là et le jeter par les fenêtres. Ce qui est salissant, c’est de le garder dans ses poches, il finit toujours par sentir mauvais.

Les femmes se lassent plus vite d’un amant que d’un mari.