Paul Valéry

L’histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré.

L’Europe deviendra-t-elle ce qu’elle est en réalité, c’est-à-dire un petit cap du continent asiatique.

L’histoire est la science des choses qui ne se répètent pas.

Quand nous parvenons au but, nous croyons que le chemin a été le bon.

Entre deux mots, il faut choisir le moindre.

La plupart des hommes ont une idée si vague de la poésie que ce vague même de leur idée est pour eux la définition de la poésie.

La tradition et le progrès sont deux grands ennemis du genre humain.

Céline : un Rabelais qui aurait lu Zola.

La vie est trop courte. Proust est trop long.

La nature, c’est très joli, mais ça finit par donner des démangeaisons.

S’il n’y a point ce matin quelque grand malheur dans le monde, nous nous sentons un certain vide.

La mort enlève tout sérieux à la vie.

Un chef est un homme qui a besoin des autres.

La philosophie ne consiste-t-elle pas, après tout, à faire semblant d’ignorer ce que l’on sait et de savoir ce que l’on ignore ?

La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas.

Adieu, dit le mourant au miroir qu’on lui tend, nous ne nous verrons plus.

Le poème, cette hésitation prolongée entre le son et le sens.

La mémoire est l’avenir du passé.

Que serions-nous sans le secours de ce qui n’existe pas ?

La douleur est toujours question et le plaisir réponse.

Un homme qui renonce au monde se met dans la condition de le comprendre.

Plaire à soi est orgueil ; aux autres, vanité.

La conscience règne et ne gouverne pas.

Les raisons qui font que l’on s’abstient des crimes sont plus honteuses, plus secrètes que les crimes.