Évariste De Parny

Jours heureux ! maîtresse charmante ! O combien fut douce et brillante la jeunesse de nos amours !

Voici le lit commode, où l’heureuse licence – Remplaçait par degrés la mourante pudeur.

Ma trinité, c’est la bouche de rose, le sein de lis, puis encore autre chose.

Qu’un long baiser nous unisse a jamais; qu’un long amour m’assure tes attraits.

La bouche sourit mal quand les yeux sont en pleurs.

Le baiser d’une maîtresse allume tous les désirs.

Oui ! le sourire appelle, et promet le baiser. Ange d’amour et de plaisir, la rose et le miel sont sur tes lèvres.

J’ai payé mon tribut de pleurs à la beauté même infidèle, Et les vers que j’ai fait pour elle, pour moi sont toujours les meilleurs.

Un cœur tout neuf, une aimable maîtresse. Durant le jour mille désirs; durant la nuit mille plaisirs.

Les femmes ont l’humeur légère ; la nôtre doit s’y conformer. Si c’est un bonheur de leur plaire, c’est un malheur de les aimer.

Les chagrins sont pour les cœurs fidèles; tous les plaisirs sont pour les inconstants.

Gens affamés n’entendent pas raison.

La jouissance refroidira nos cœurs et nos désirs ; Le dégoût suivra l’indifférence, comment alors supporter l’existence ?

Qu’il est difficile de feindre la gaîté dans le sein des douleurs !

Lorsque vient la saison de plaire, le cœur n’est pas longtemps enfant.

Amis, je reviens dans vos bras : les belles ne vous valent pas.

Vous possédez le talent de charmer ; vous saurez tout, quand vous saurez aimer.

L’homme qui consent au partage, n’est point amant, pas même époux.

Jouir de ce qu’on donne, c’est beaucoup plus que recevoir.

Donne à l’amour quelques soupirs, à l’amitié tous ses loisirs.

La variété est la source de tous nos plaisirs Et le plaisir cesse de l’être quand il devient habitude.

Une paisible indifférence est la plus sage des vertus.