Gustave Le Bon

Dès qu’un sentiment s’exagère, la faculté de raisonner disparaît.

La leçon des faits n’instruit pas l’homme prisonnier d’une croyance ou d’une formule.

Le plaisir étant éphémère et le désir durable, les hommes sont plus facilement menés par le désir que par le plaisir.

La place de l’homme dans la vie est marquée non par ce qu’il sait, mais par ce qu’il veut et ce qu’il peut.

Nos actes ne sont éphémères qu’en apparence. Leurs répercussions se prolongent parfois pendant des siècles. La vie du présent tisse celle de l’avenir.

On ne discute pas plus avec les croyances qu’avec les cyclones.

Mieux vaut comprendre qu’apprendre.

Un dictateur n’est qu’une fiction. Son pouvoir se dissémine en réalité entre de nombreux sous-dictateurs anonymes et irresponsables dont la tyrannie et la corruption deviennent bientôt insupportables.

La femme est inférieure ou supérieure à l’homme ; elle est rarement son égale.

La femme ne pardonne pas à l’homme de deviner ce qu’elle pense à travers ce qu’elle dit.

Démontrer qu’une chose est rationnelle ne prouve pas toujours qu’elle soit raisonnable.

S’ignorer vaut mieux parfois que se connaître.

On domine plus facilement les peuples en excitant leurs passions qu’en s’occupant de leurs intérêts.

La mort n’est qu’un déplacement d’individualités. L’hérédité fait circuler les mêmes âmes à travers la suite des générations d’une même race.

L’anarchie est partout quand la responsabilité n’est nulle part.

Peu d’êtres savent voir les choses comme elles sont. Les uns aperçoivent seulement ce qu’ils veulent voir, les autres ce qu’on leur fait voir.

L’éducation est l’art de faire passer le conscient dans l’inconscient.

Céder une fois à la foule, c’est lui donner conscience de sa force et se condamner à lui céder toujours.

L’homme pense par aphorismes.

Les œuvres importantes résultent plus rarement d’un grand effort que d’une accumulation de petits efforts.

Les hommes de pensée préparent les hommes d’action. Ils ne les remplacent pas.

Incalculables sont les personnes n’ayant jamais eu d’autres opinions que celles de leur journal.

On rencontre beaucoup d’hommes parlant de libertés, mais on en voit très peu dont la vie n’ait pas été principalement consacrée à se forger des chaînes.

La vanité est pour les imbéciles une puissante source de satisfaction. Elle leur permet de substituer aux qualités qu’ils n’acquerront jamais la conviction de les avoir toujours possédées.