Léon-Paul Fargue

Le métier de croque-mort n’a aucun avenir. Les clients ne sont pas fidèles.

Tu te crois libre parce que tu pars, et tu emportes tes pantoufles.

Écrire, c’est savoir dérober des secrets qu’il faut encore savoir transformé en diamants.

La mort est le jouet sérieux de Dieu.

Sache souffrir. Mais ne dis rien qui puisse troubler la souffrance des autres.

Lisez donc les poètes, Leurs poèmes constituent un univers en suspens.

Parlez donc peu. Le silence est une arme, la plus efficace de toutes. C’est la lumière bleue du verbe.

Le bon écrivain est celui qui enterre un mot chaque jour.

La poésie, c’est le point où la prose décolle.

Point n’est besoin d’écrire pour avoir de la poésie dans ses poches.

Le travail est une chose élevée, digne, excellente et morale, mais assez fastidieuse à la longue.

J’adore les huîtres : on a l’impression d’embrasser la mer sur la bouche.

J’appelle bourgeois quiconque renonce à soi-même, au combat et à l’amour, pour sa réussite.

L’homme qui écrit un livre, c’est Robinson dans son île : il faut qu’il fasse tout lui-même.

La meilleure façon de gagner Dieu, c’est de bien faire ce que tu fais.

La vie m’a tant giflé que la tête m’en tournait comme la vis d’un tabouret de piano.

Qui dit cérébral ne dit pas nécessairement intelligent. Repassez ça de temps en temps.

La mode est une fille à qui sa mère veut survivre.

Qu’est-ce donc que toute notre tendresse ? Rien. Qu’une petite vague qui racle sur la terre et s’en retourne à la haute mer.

Le psychologue : une crème de menthe qui voudrait passer pour une absinthe.

Il est des pensées qu’on sent qui se cachent derrière toutes les autres.

Il n’y a pas de simplicité véritable. Il n’y a que des simplifications.

Le génie est une question de muqueuses. L’art est une question de virgules.

Puisqu’enfin tu vas tout savoir sans apprendre, désapprends donc ce qui ne t’a rien fait savoir.