Maurice Chapelan

Être aimé, c’est être beau.

La chair et l’esprit ne sont conciliables que par le cœur.

Que le bonheur qu’on prend ne soit pas du malheur qu’on donne : je n’ai pas d’autre morale.

La religion répond aux questions insolubles, la philosophie les rumine, la sagesse les oublie.

Le normal est un mythe : il y a le rare et le répandu.

Je lis et j’écris avec mes oreilles.

J’ai toujours été dévoré d’une ambition terrible : me plaire.

Je suis prêt à voir Dieu partout où il n’y a pas un prêtre qui me le cache.

Il faut sortir de l’église pour voir le ciel.

Si je n’écrivais pas, je n’aurais rien à dire.

Distillons, n’alambiquons pas.

Les pensées, même abstraites, doivent rappeler que le cerveau est irrigué par le cœur.

Qui vous loue à côté vous cloue.

Le romantisme est un état d’âme ; le classicisme, un état d’esprit.

Il y a des œuvres pour lesquelles le silence des contemporains est annonciateur de la gloire posthume. Cette pensée console les génies et les imbéciles.

La soif de notoriété altère la gloire.

Il y a des jours où je n’y suis pour personne – y compris moi.

Je ne décrie pas, je décris.

Je voudrais bien savoir ce que j’en pense.

Joli, de voir neiger sur le village ! Tout n’est pas si mal en ce monde : la neige aurait pu être noire.

J’ai trop de respect pour Dieu – tel qu’il doit être, s’il est – pour croire ce que les prêtres en disent.

Je préfère l’incompréhensible à l’incroyable.

Les hommes sont toujours prêts à tuer ou à mourir pour leurs incertitudes.

La liberté de ma pensée est mon illusion la plus chère.