Paul-Jean Toulet

Quand on a raison, il faut raisonner comme un homme. Et comme une femme quand on a tort.

Si tu pleures de joie, ne sèche pas tes larmes : tu les voles à la douleur.

Le temps irrévocable a fui, l’heure s’achève.

Si les gens heureux, comme on prétend, n’ont pas d’histoire, ils feraient bien de ne pas nous la raconter.

Les femmes et les montres ne sont jamais à l’heure qu’on voudrait.

Il faudrait considérer ses opinions comme des costumes, et en changer selon la saison, l’heure et le milieu.

Dans la vie il faut savoir compter… mais pas sur les autres.

Rien n’est plus féroce que le cœur.

La femme nous pardonne rarement d’être jaloux ; jamais de ne l’être pas.

Le miracle de la charité, ce fut de la faire faire par des pauvres. Cela s’appelle : mutualité.

La bassesse du socialisme, c’est de poursuivre, non pas le plus grand bien, mais le moindre mal.

Le mieux, c’est le bien d’autrui.

La jalousie, c’est une preuve de cœur comme la goutte de jambes.

Il y a des gens qui ont la susceptibilité de l’huître. On ne peut y toucher sans qu’ils se contractent.

Le temps passe. Ah, si on pouvait le regarder passer. Mais hélas, on passe avec lui.

Il y a des pluies de printemps délicieuses où le ciel a l’air de pleurer de joie.

Les hommes nous pardonnent aussi malaisément d’avoir raison que si cela les mettait à chaque fois dans leur tort.

La vertu des femmes n’est souvent que la maladresse des hommes.

L’amour est comme ces hôtels meublés dont tout le luxe est au vestibule.

Mon cœur, si doux à prendre Entre tes mains, Ouvre-le, ce n’est rien Qu’un peu de cendre.

On raconte que Dieu a créé l’homme à son image : il nous a donné là une piètre idée de ses charmes.

Il est moins doux d’assouvir son amour que de satisfaire à sa vengeance.