Heure

Minuit sonne toujours autrement qu’une autre heure.

Le temps irrévocable a fui, l’heure s’achève.

Les femmes et les montres ne sont jamais à l’heure qu’on voudrait.

Il faudrait considérer ses opinions comme des costumes, et en changer selon la saison, l’heure et le milieu.

La caresse d’une mère, une belle promenade, des heures émerveillées par des récits heureux agissent sur toute l’existence.

L’heure est toujours à faire ce qui est juste.

Une heure n’est pas qu’une heure, c’est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats.

Ne passe pas des heures à te demander si ta femme boude : dès lors que tu te poses la question, c’est oui.

Je pense que la mort est bien la mort, et n’en appelle à aucune réalité cachée; je crois que lorsqu’on tombe, c’est tout de bon, et qu’on ne se relèvera pas tout à l’heure comme font les acteurs sur le théâtre.

Je ne suis plus à un âge où l’on fait sa vie, mais je suis à un âge où l’on fait volontiers une heure de vie.

La table est le seul endroit où l’on ne s’ennuie jamais pendant la première heure.

La guerre commence toujours par des heures héroïques et finit par des minutes de silence.

La démocratie, c’est quand on sonne chez vous à six heures du matin… et que c’est le laitier !

Les psychologues me font souvent penser à des horlogers habiles à monter et à démonter une montre et qui oublieraient de regarder l’heure qu’elle marque.

Il y a dans la vie l’heure de la flamme et l’heure de la cendre.

Vienne la nuit sonne l’heure, les jours s’en vont je demeure.

L’honneur tient souvent à l’heure que marque la pendule.

Une nuit d’amour, ça dure un quart d’heure.

L’arc-en-ciel qui dure un quart d’heure Personne ne l’admire plus.

Les Anglais gardent toute leur vie l’air perplexe et pourchassé d’hommes engendrés à la hâte entre les heures de bureau.

Vienne la nuit, sonne l’heure, des gens s’amusent, d’autres meurent.

Pendant l’insomnie, je me dis, en guise de consolation, que ces heures dont je prend conscience, je les arrache au néant, et que si je les dormais, elles ne m’auraient jamais appartenu, elles n’auraient jamais existé.

Un patrimoine bien à nous : les heures où nous n’avons rien fait… Ce sont elles qui nous forment, qui nous individualisent, qui nous rendent dissemblables.

L’homme accepte la mort, mais non l’heure de sa mort. Mourir n’importe quand, sauf quand il faut que l’on meure.