Journaliste

Je déteste les journalistes. Il n’y a rien en eux, à part un vide gloussement moqueur.

Grand est le journalisme. Chaque éditeur capable n’est-il pas un gouverneur du monde, étant l’un de ceux qui le persuadent, quoique élu personnellement et cependant sanctionné par la vente de ses numéros ?

Le journaliste doit avoir le talent de ne parler que de celui des autres.

Tous les journalistes engendrés par la domesticité vont ameuter Paris pour le dernier camionnage de cette pourriture célèbre.

L’art est une chose privée, l’artiste le fait pour lui-même; une œuvre compréhensible est le travail d’un journaliste. Nous avons besoin d’œuvres fortes, droites, précises et à jamais au-delà de la compréhension.

Il y a des journalistes qui ont appris leur métier à l’école hôtelière. Ils posent les questions comme on passe les plats.

Pour certains journalistes, l’humour est une langue étrangère. Ils ont besoin de sous-titres.

Il y a deux sortes de journalistes : ceux qui s’intéressent à ce qui intéresse le public ; et ceux qui intéressent le public à ce qui les intéresse – et ce sont les grands.

Les journalistes ne disent jamais la vérité, même quand ils la disent.

Un journaliste est d’abord un homme qui réussit à se faire lire.

Un bon journaliste ne lit qu’un journal, le sien, et dans ce journal, il ne lit qu’un article, le sien.

Vous savez que les hommes politiques et les journalistes ne sont pas à vendre. D’ailleurs, on n’a pas dit combien.

Recevoir un grand nombre de journalistes est un plaisir. Un petit nombre un ennui. Un seul d’entre eux : un supplice.

Journaliste : Ecrivain qui tente de trouver sa voie dans la vérité, et qui la disperse dans une tempête de mots.