Réflexion

Le hasard est un grand railleur.

Les mécontents, ce sont des pauvres qui réfléchissent.

La chair est triste hélas, et j’ai lu tous les livres.

En pays cannibale, le cannibalisme est moral.

Chaque fois que nous mentons à quelqu’un, nous lui faisons le compliment de reconnaître sa supériorité.

Les femmes ne font que des bêtises quand elles réfléchissent !

Les cauchemars, c’est ce que les rêves deviennent toujours en vieillissant.

Être d’avant-garde, c’est savoir ce qui est mort ; être d’arrière-garde, c’est l’aimer encore.

La parole soulève plus de terre que le fossoyeur ne le peut.

La parole dépourvue de sens annonce toujours un bouleversement prochain.

Comment la fin justifierait-elle les moyens ? Il n’y pas de fin, seulement des moyens à perpétuité.

Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience.

Quelquefois mon refuge est le mutisme de Saint-Just à la séance de la convention du 9 thermidor. Je comprends, ô combien, la procédure de ce silence, les volets de cristal à jamais tirés sur la communication.

Toute forme de langage devrait être reconnue et libre d’exister sans ironie.

Créer, c’est penser plus fortement.

Libre de parler sans rien dire et de choisir sans aimer.

La liberté ne se conquiert jamais au détriment de celle des autres. Être libre, c’est dominer. Dans le dernier cas, la liberté n’est acquise qu’au détriment de soi.

Que serions-nous sans le secours de ce qui n’existe pas ?

Plaire à soi est orgueil ; aux autres, vanité.

Le mensonge et la crédulité s’accouplent et engendrent l’opinion.

C’est l’âge qui nous a forcé à arrêter, mais il reste l’envie de fumer C’est la même chose que pour faire l’amour On ne le fait plus mais on en a encore envie.

C’est joli, la poussière, c’est la poudre de riz des choses.

Le renoncement : héroïsme de la médiocrité.

Toute générosité se paie, c’est même par là qu’elle vaut.