Léon Bloy

Celui qui peut se permettre de payer des intérêts ne devrait pas avoir besoin d’emprunter.

Le Sang du Pauvre, c’est l’argent. On en vit et on en meurt depuis des siècles. Il résume expressivement toute souffrance.

L’authentique et indiscutable bourgeois est nécessairement borné dans son langage à un très petit nombre de formules.

Avez-vous besoin de bons conseils ? Essayez d’emprunter à un ami. Plus votre ami sera riche, plus les conseils seront excellents.

Dans les questions d’honneur, il n’y a de vrai et de décisif que les coups de pied au cul !

Si je ne sentais pas ma misère, comment pourrais-je sentir ma joie qui est fille aînée de ma misère et qui lui ressemble à faire peur ?

Quand on demande à Dieu la souffrance, on est toujours sûr d’être exaucé.

Nous demandons à Dieu ce qu’il nous plaît, et il nous donne ce qu’il nous faut.

Le travail est la prière des esclaves ; la prière est le travail des hommes libres.

La douleur est l’auxiliaire de la création.

L’histoire est le déroulement d’une trame d’éternité sous des yeux temporels et transitoires.

Le monde moderne : une Atlantide submergée dans un dépotoir.

On devrait fonder une chaire pour l’enseignement de la lecture entre les lignes.

Le cimetière est un jardin où l’on vient apporter des fleurs une fois par an.

Le manque d’argent est tellement le mystère de ma vie que, même lorsque je n’en ai pas du tout, il a l’air de diminuer.

Il n’y a que les pauvres qui partagent.

On a toujours assez de force pour supporter les peines d’autrui.

Le bonheur des uns ne fait pas le bonheur des autres.

Plus on est semblable à tout le monde, plus on est comme il faut. C’est le sacre de la multitude.

On dirait que la douleur donne à certaines âmes une espèce de conscience. C’est comme aux huîtres le citron.

Le hasard n’a pas de Commandements. Il peut tout, il veut tout et il fait tout, mais il ne s’oppose à rien, ne défend rien.

On ne peut être et avoir été. Mais si ! On peut avoir été un imbécile et l’être toujours.

Mon existence est une campagne triste où il pleut toujours.