Société humaine

Les exigences d’un grand peuple sont à l’échelle de ses malheurs.

Si les policiers n’étaient pas bêtes, ils ne seraient pas des policiers.

La grandeur a besoin de mystère. On admire mal ce qu’on connaît bien.

Dans toute association de deux hommes, il y en a toujours un qui se fait porter par l’autre.

Ce qu’il y a d’enivrant dans le mauvais goût, c’est le plaisir aristocratique de déplaire.

Pour que la loi du progrès existât, il faudrait que chacun voulût la créer ; c’est-à-dire que, quand tous les individus s’appliqueront à progresser, alors, l’humanité sera en progrès.

A chaque minute nous sommes écrasés par l’idée et la sensation du temps. Et il n’y a que deux moyens pour échapper à ce cauchemar : le plaisir et le travail. Le plaisir nous use. Le travail nous fortifie. Choisissons.

Un éclectique est un navire qui voudrait marcher avec quatre vents.

Où bout l’imperceptible et vaste Humanité.

Comme l’imagination a créé le monde, elle le gouverne.

Le mal se fait sans effort, naturellement, par fatalité ; le bien est toujours le produit d’un art.

C’est par le malentendu universel que tout le monde s’accorde.

Il n’existe que trois êtres respectables : le prêtre, le guerrier, le poète. Savoir, tuer et créer.

Le bercement des nourrices, les câlineries maternelles, les chatteries des sœurs, transforment pour ainsi dire, en la pétrissant, la pâte masculine.

Tout journal, de la première ligne à la dernière, n’est qu’un tissu d’horreurs. Guerres, crimes, vols, impudicité, tortures, crimes de prince, crimes des nations, crimes des particuliers, une ivresse d’atrocité universelle.

Il n’y a personne qui fasse un sacrifice sans en espérer une compensation. Tout est une question de marché.

Il subsiste encore sur « notre terre » des individus dont la préoccupation majeure et les intérêts les plus affirmés sont de manger bien, de boire froid, de se divertir et de se reproduire.

Il y a des boniches dans tous les milieux c’est une mentalité, la boniche ce n’est pas un état.

La vérité n’est pas du côté du plus grand nombre, parce qu’on ne veut pas qu’elle y soit.

On se trouve toujours des excuses pour vivre.

Un homme digne de ce nom ne fuit jamais. Fuir, c’est bon pour les robinets.

Quoi de plus seul qu’un héros ?

C’est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde.

L’autorité n’est peut-être que de faire de ses buts un idéal pour les autres.