Pays

Les Français sont plus sages qu’ils ne paraissent et les Espagnols paraissent plus sages qu’ils ne sont.

Le Français est rarement aimable de premier jet ; on dirait toujours qu’il est aimable par ordre, par calcul.

La France excelle dans l’exquis ; elle est médiocre dans le commun.

Toutes les grandes choses de l’humanité ont été accomplies au nom de principes absolus.

Chaque génération doit à la suivante ce qu’elle a reçu de ses devancières, un ordre social établi.

Ce qui constitue une nation, ce n’est pas de parler la même langue, ou d’appartenir à un groupe ethnographique commun, c’est d’avoir fait ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l’avenir.

La nation, comme l’individu, est l’aboutissant d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements.

Un ensemble de préjugés et d’idées bornées ; voilà la patrie.

Une patrie se compose des morts qui l’ont fondée aussi bien des vivants qui la continuent.

L’essence d’une nation est que tous les individus aient beaucoup de choses en commun, et que tous aient oublié bien des choses.

Le jour où la France coupa la tête à son roi, elle commit un suicide.

Si chacun pouvait choisir le lieu de sa naissance, certains pays seraient complètement vides.

Une nation s’éteint quand elle ne réagit plus aux fanfares ; la décadence est la mort de la trompette.

Pour qu’une nation compte, il faut que la moyenne en soit bonne. Ce qu’on appelle civilisation ou simplement société n’est rien d’autre que la qualité excellente des médiocres qui la composent.

Une civilisation débute par le mythe et finit par le doute.

Les Anglais sont un peuple de pirates qui, après avoir pillé le monde, ont commencé à s’ennuyer.

Le français est devenu une langue provinciale. Les indigènes s’en accommodent. Le métèque, seul, en est inconsolable. Lui seul prend le deuil de la nuance.

Le français : idiome idéal pour traduire délicatement des sentiments équivoques.

Nous ne serons jamais un pays civilisé aussi longtemps que nous dépenserons moins d’argent pour les livres que pour les chewing-gum.

Les nations ont le sort qu’elles se font. Rien d’heureux ne leur vient du hasard. Ceux qui les servent sont ceux qui développent leur force profonde.

La valeur d’une civilisation se mesure à ce qu’elle sait non créer, mais entretenir.

Dans l’histoire du monde, c’est encore l’absurde qui a le plus de martyrs.

Le monde ne pardonne qu’aux supériorités qui ne l’humilient pas.

La langue allemande n’est pas une langue, c’est un hache-paille.