Ernest Renan

Le doute est un hommage que l’on rend à la vérité.

La France excelle dans l’exquis ; elle est médiocre dans le commun.

Souvenons-nous que la tristesse seule est féconde en grandes choses.

L’homme ne s’improvise pas.

Deux éléments, le temps et la tendance au progrès, expliquent l’univers.

Nous avons les idées arrêtées dès que nous cessons de réfléchir.

Toutes les grandes choses de l’humanité ont été accomplies au nom de principes absolus.

Le prétendu Dieu des armées est toujours pour la nation qui a la meilleure artillerie, les meilleurs généraux.

Les vrais vaincus de la guerre, ce sont les morts.

Il se pourrait que la vérité fût triste.

Si une doctrine est vraie, il ne faut pas la craindre ; si elle est fausse, encore moins, car elle tombera d’elle-même.

Le désir d’un meilleur état est la source de tout le mal dans le monde.

La joie des autres est une grande part de la nôtre.

La foi a cela de particulier que, disparue, elle agit encore.

Tout est fécond excepté le bon sens.

L’immortalité c’est de travailler à une œuvre éternelle.

Dieu n’existe pas, mais il existera peut-être un jour.

Celui qui obéit est presque toujours meilleur que celui qui commande.

La science restera toujours la satisfaction du plus haut désir de notre nature, la curiosité ; elle fournira à l’homme le seul moyen qu’il ait pour améliorer son sort.

Les rieurs ne régneront jamais.

L’essentiel dans l’éducation, ce n’est pas la doctrine enseignée, c’est l’éveil.

Le plus simple écolier sait maintenant des vérités pour lesquelles Archimède eût sacrifié sa vie.

Rien de grand ne se fait sans chimères.

Tout ce que nous sommes est l’aboutissement d’un travail séculaire.