Blessure

Aussi longtemps qu’on médite sa vengeance, on garde sa blessure ouverte.

Ne vaut-il donc pas mieux guérir une blessure que de la venger ?

Le sexe est une blessure dont les épanchements intermittents condamnent l’homme et la femme à un délicieux martyre.

La bonté consiste à vivre avec ceux qui nous ont meurtris, comme si de rien n’était.

L’homme ne connaît, à vrai dire, qu’un seul adversaire, c’est lui-même, et si l’on peut craindre, hélas, qu’il ne soit assez déraisonnable pour s’infliger de rudes blessures, on peut douter que, malgré toute sa folie, il réussisse à s’exterminer.

Les femmes ont toujours pitié des blessures qu’elles n’ont pas faites elles-mêmes.

Une œuvre, tant qu’elle survit, c’est une blessure ouverte par où toute une race continue de saigner.

Celui qui s’applique à la vengeance garde fraîches ses blessures.

Toute amitié est un drame inapparent, une suite de blessures subtiles.

La jalousie n’est pour une femme que la blessure de l’amour-propre.

Les femmes permettent quelquefois qu’on trompe leur amour, jamais qu’on blesse leur amour-propre.

L’amour-propre est une curieuse bête, qui peut dormir sous les coups les plus cruels et puis s’éveille, blessé à mort, par une simple égratignure.