Immortalité

Je ne cherche pas l’immortalité pour l’œuvre, je cherche l’immortalité en m’abstenant de mourir.

Chaque homme est immortel : il peut savoir qu’il va mourir, mais il ne saura jamais qu’il est mort.

Je crois à l’immortalité et pourtant je crains bien de mourir avant de la connaître.

Nous sommes les instants d’une chose immortelle.

Une religion parle d’immortalité, mais entend par là quelque chose qui n’exclut pas le néant.

On croit communément à l’immortalité de l’âme, mais point assez sûrement pour qu’on se conduise en conséquence.

Plus que l’Académie Française, le rire confère, dès ici-bas, l’immortalité conditionnelle.

Tant que les parents vivent, on a l’impression d’être immortel. Après, plus jamais on ne sera un enfant, pour personne.

Le fait d’être né augure mal de l’immortalité.

L’immortalité c’est de travailler à une œuvre éternelle.

Dans les dîners d’hommes, il y a une tendance à parler de l’immortalité de l’âme au dessert.

Nous disions hardiment que l’immortalité de l’âme, c’était de la métaphysique. Depuis je me suis aperçu que la mortalité de l’âme était aussi de la métaphysique. Aussi je ne dis plus rien.

Toute forme créée, même par l’homme, est immortelle.

Rien n’égale en longueur les boiteuses journées, quand sous les lourds flocons des neigeuses années, l’ennui fruit de la morne incuriosité, prend les proportions de l’immortalité.