Nature

On ne peut vaincre la nature qu’en lui obéissant.

La nature, pour être commandée, doit être obéie.

L’art, c’est l’homme ajouté à la nature.

Pour certains citadins la campagne est intolérable parce que son silence rejoint leur vide intérieur.

Il existe une loi politique et peut-être naturelle qui exige que deux voisins forts et proches, quelle que soit leur mutuelle amitié au début, finissent toujours par en venir à un désir d’extermination réciproque.

La science restera toujours la satisfaction du plus haut désir de notre nature, la curiosité ; elle fournira à l’homme le seul moyen qu’il ait pour améliorer son sort.

La nature agit, l’homme fait.

Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

L’homme veut la concorde, mais la nature sait mieux que lui ce qui est bon pour son espèce : elle veut la discorde.

La terre seule demeure l’immortelle, la mère d’où nous sortons et où nous retournons.

En permettant l’homme, la nature a commis beaucoup plus qu’une erreur de calcul : un attentat contre elle-même.

Si les impuissants savaient combien la nature fut maternelle pour eux, ils béniraient le sommeil des glandes et le vanteraient aux coins des rues.

Il y a deux femmes dans la femme. La première est un animal, doux, dévoué par nature ; la seconde un animal fou, méchant, trouvant un âpre plaisir aux souffrances de ce qui lui est associé dans la vie.

Ce qui empêche l’homme d’accéder au bonheur ne relève pas de sa nature, mais des artifices de la civilisation.

Tout mariage est une rencontre dramatique entre la nature et la culture, entre l’alliance et la parenté.

Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent.

Qui dira le sentiment qu’on éprouve en entrant dans ces forêts aussi vieilles que le monde, et qui seules donnent une idée de la création, telle qu’elle sortit des mains de Dieu ?

Le grand tort des hommes, dans leur songe de bonheur, est d’oublier cette infirmité de la mort attachée à leur nature.

Quand le petit oiseau devient grand, il faut qu’il cherche sa nourriture, et il trouve dans le désert bien des graines amères.

La grâce est toujours unie à la magnificence dans les scènes de la nature.

Au contraire, de toutes les choses humaines, dont la nature est de périr dans les tourments, la véritable religion s’accroît dans l’adversité : Dieu l’a marquée du même sceau que la vertu.

Démocrate par nature, aristocrate par mœurs, je ferais très volontiers l’abandon de ma fortune et de ma vie au peuple, pourvu que j’eusse peu de rapports avec la foule.

La nature veut qu’on jouisse de la vie le plus possible, et qu’on meure sans y penser. Le christianisme a retourné tout cela.

La grande nature admirée ensemble est le plus bel accompagnement d’un noble amour.