Littérature

Écrire, c’est presque toujours mentir.

Écrire, c’est une façon de parler sans être interrompu.

Le style, c’est l’oubli de tous les styles.

Un mauvais style, c’est une pensée imparfaite.

Les pensées et maximes sont un genre épuisé et un genre futile.

L’écrivain est l’ingénieur de l’âme humaine.

Le grand inconvénient des livres nouveaux, c’est qu’ils nous empêchent de lire les anciens.

Quelquefois je lis avec plaisir un livre, et j’en déteste l’auteur.

Les livres peuvent se diviser en deux groupes : les livres du moment et les livres de toujours.

Demander à un écrivain ce qu’il pense des critiques, c’est demander à un réverbère ce qu’il pense des chiens.

Un romancier est un médecin qui ne s’occupe que des cas désespérés.

Je considère qu’un roman se doit de raconter une bonne histoire.

Le monde peut fort bien se passer de la littérature. Mais il peut se passer de l’homme encore mieux.

Il importe que, d’un style, tout ait l’air d’avoir été voulu, et surtout peut-être les faiblesses.

Il y a des chefs-d’œuvre si fastidieux qu’on admire qu’il se soit trouvé quelqu’un pour les écrire.

Un auteur n’est pas toujours digne de la qualité d’émotion qu’il éveille.

Un écrivain croit davantage à une cause quand il a trouvé la bonne formule pour dire sa croyance.

Il n’y a pas un mot de trop dans ce livre ; mais n’est-ce pas le livre qui est de trop ?

Je demande à un livre de créer en moi le besoin de ce qu’il m’apporte.

Quand j’admire un livre, c’est que j’y ai trouvé quelques phrases à mâchonner.

Travailler son style, c’est vouloir donner à croire qu’on a mieux pensé qu’on n’a fait.

Les écrivains diffèrent surtout, peut-être, par la qualité de leur médiocre.

J’aime qu’un écrivain m’apprenne autre chose que son talent.

Première condition pour qu’un livre se laisse relire : qu’il soit oubliable.