État

Plus d’États ont péri parce qu’on a violé les mœurs que parce qu’on a violé les lois.

Les nations libres sont des nations policées.

Si dans l’intérieur d’un État vous n’entendez le bruit d’aucun conflit, vous pouvez être sûr que la liberté n’y est pas.

Un empire fondé sur les armes a besoin de se maintenir par les armes.

Pour que celui qui exécute ne puisse pas opprimer, il faut que les armées qu’on lui confie soient peuple, et aient le même esprit que le peuple.

L’amour de la république, dans une démocratie, est celui de la démocratie ; l’amour de la démocratie est celui de l’égalité.

La force principale de la religion vient de ce qu’on la croit : la forces des lois humaines de ce qu’on les craint.

Une monarchie corrompue n’est pas un État ; c’est une cour.

Il n’y a rien de si puissant qu’une république où l’on observe les lois non par crainte mais par passion comme le fit Rome.

Dans une nation qui est dans la servitude, on travaille plus à conserver qu’à acquérir. Dans une nation libre, on travaille plus pour acquérir qu’à conserver.

Les républiques finissent par le luxe ; les monarchies par la pauvreté.

Les grandes récompenses dans une monarchie et dans une république sont un signe de leur décadence, parce qu’elles prouvent que leurs principes sont corrompus.

Le véritable esprit d’égalité ne cherche pas à n’avoir point de maître, mais à n’avoir que ses égaux pour maîtres.

S’il est incertain que la vérité que vous allez dire soit comprise, taisez-la.

Tout privilège qui cesse d’être la contrepartie d’un service rendu à la collectivité finit par détruire ceux qui le détiennent.

Le pouvoir fait l’Histoire ; la loi fait la Civilisation.

Qui dit équilibre dit menace qu’il se rompe. Aucune stabilité n’est jamais qu’équilibre.

Une tradition, ce n’est jamais qu’un progrès qui a réussi.

La charité est un palliatif de l’injustice ; elle n’en est pas le remède. C’est un bon geste qui confirme un mauvais état.

C’est tous les individus qui se trouveraient lésés si la collectivité s’accordait le droit de toujours et en toute circonstance, sacrifier l’intérêt de chacun à l’intérêt de tous.

Une nation périclite quand l’esprit de justice et de vérité se retire d’elle.

La démocratie, c’est la ménopause des sociétés occidentales, la Grande Ménopause du corps social. Et le fascisme est leur démon de midi.

Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie.

L’unique liberté des peuples est celle de changer de maîtres.