Littérature

Une pensée bien exprimée est toujours musicale.

Rien n’exprime plus fortement une pensée qu’on n’attendait pas que les mots les plus attendus.

Un livre de maximes est une confession pudique.

Les mots sont dociles à qui les aime.

Un bon style se doit d’abord de supprimer tout vide entre le sens et l’expression.

Tout livre a pour collaborateur son lecteur.

Le public est le seul critique dont l’opinion ne vaut rien.

Mes livres ressemblent à l’eau, ceux des grands génies au vin. Heureusement, tout le monde boit de l’eau.

On ne doit plus craindre les mots lorsqu’on a consenti aux choses.

Manier les mots, les soupeser, en explorer le sens, est une manière de faire l’amour.

La lettre écrite m’a enseigné à écouter la voix humaine, tout comme les grandes attitudes immobiles des statues m’ont appris à apprécier les gestes.

La relation entre l’écrivain et ses personnages est difficile à décrire. C’est un peu la même qu’entre des parents et des enfants.

Les plats se lisent et les livres se mangent.

La lecture est une amitié; mais du moins c’est une amitié sincère.

On aime toujours un peu à sortir de soi, à voyager, quand on lit.

Ce que je reproche aux journaux, c’est de nous faire faire attention tous les jours à des choses insignifiantes, tandis que nous lisons trois ou quatre fois dans notre vie les livres où il y a des choses essentielles.

Il semble que le goût des livres croisse avec l’intelligence.

La lecture est au seuil de la vie spirituelle ; elle peut nous y introduire : elle ne la constitue pas.

Ce sont nos passions qui esquissent nos livres, le repos d’intervalle qui les écrit.

Il est aussi vain d’écrire spécialement pour le peuple que pour les enfants. Ce qui féconde un enfant, ce n’est pas un livre d’enfantillages.

Il y a trois genres littéraires bien différents : la poésie qui est chantée, le théâtre qui est parlé et la prose qui est écrite.

Les mots qui ont un son noble contiennent toujours de belles images.

Écrire c’est une respiration !

Un bon livre est un attentat.