Crime

L’affreux en mourant, c’est de disparaître sans avoir compris. Le crime de la mort n’est pas qu’elle nous tue, mais qu’en tranchant notre angoisse elle lui confère l’éternité.

Un crime n’est véritablement un chef-d’œuvre que si l’auteur reste impuni. D’autre part, l’impunité n’est complète que si la justice condamne un faux coupable.

Ainsi que la vertu le crime a ses degrés.

La vengeance trop faible attire un second crime.

Ce n’est pas un crime de savoir plusieurs langues, c’est plutôt un malheur.

Un criminel revient toujours sur le lieu de son crime.

Les crimes deviennent vraiment abominables quand on en est réduit à plaindre les assassins.

Les hommes rougissent moins de leurs crimes que de leurs faiblesses et de leur vanité.

Si la pauvreté est la mère des crimes, le défaut d’esprit en est le père.

Le plus grand des maux et le pire des crimes, c’est la pauvreté.

Là où la modération est une erreur, l’indifférence est un crime.

On atteint aisément une âme vivante à travers les crimes, les vices les plus tristes, mais la vulgarité est infranchissable.

La justice des hommes est plus criminelle que le crime.

La guerre n’existerait pas, sans la littérature. Et il n’y aurait plus de crime possible, si le meurtrier ne pouvait pleurer un peu sur ses victimes.

Mettre à mort un meurtrier est une punition sans commune mesure avec le crime qu’il a commis.

L’amour abstrait de l’humanité est presque toujours de l’égoïsme.

Ô paroles, que de crimes on commet en votre nom !

Si l’amour n’était pas ce mélange insoluble de crime prémédité et d’infinie délicatesse, comme il serait aisé de le réduire à une parole ! Mais les souffrances de l’amour dépassent les tragédies de Job… L’érotisme est une lèpre éthérée…

L’histoire n’est guère plus que le registre des crimes, des folies et des malheurs de l’humanité.

Paraître ce que l’on est, c’est un crime ; paraître ce que l’on n’est point, c’est un succès.

Le vice appuyé sur le bras du crime.(Parlant de Talleyrand et de Fouché)

Tout crime porte en soi une incapacité radicale et un germe de malheur : pratiquons donc le bien pour être heureux, et soyons justes pour être habiles.

Le mauvais goût mène au crime.

Le plus grand des crimes, c’est de tuer la langue d’une nation avec tout ce qu’elle renferme d’espérance et de génie.