Littérature

Quand je pense aux livres de chevet de certains de mes amis, je me demande comment ils font pour se réveiller.

Parler de sentiments à des femmes de chair est aussi offensant que parler littérature à des gens qui ont faim.

Les seuls écrivains qui durent sont ceux qui écrivent nus pour l’homme nu, pour l’homme-nature, pour l’homme de tous les temps.

Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment.

Un livre tout entier d’argot est plus ennuyeux qu’un rapport de la Cour des comptes.

Tout homme qui possède son alphabet est un écrivain qu’il ne faut pas méconnaître.

J’écris pour débarrasser ma cervelle, pas pour encombrer celle d’autrui.

La solitude est l’outil principal de l’écrivain.

Les majuscules sont des coups de chapeau calligraphiques.

Il faut pardonner à un auteur d’être méchant : jamais d’être bête.

Un auteur réputé qui commet un mauvais livre est un falsificateur qui vend un produit frauduleux sous une étiquette authentique.

Il n’y a pas de faillites, en littérature : il n’y a que des banqueroutes.

Le bon écrivain est celui qui enterre un mot chaque jour.

Écrire, c’est savoir dérober des secrets qu’il faut encore savoir transformé en diamants.

L’homme qui écrit un livre, c’est Robinson dans son île : il faut qu’il fasse tout lui-même.

La douleur est l’auxiliaire de la création.

Un livre est une fenêtre par laquelle on s’évade.

La pensée vole et les mots vont à pied. Voilà tout le drame de l’écrivain.

Une bibliothèque, c’est le carrefour de tous les rêves de l’humanité.

La récompense des livres, c’est d’être lus.

Un écrivain traduit est un écrivain en exil dans une langue étrangère.

On récompense des écrivains parfois pour leur œuvre. Pourquoi n’en punit-on jamais ?

Un livre nous déplaît partout où il nous ressemble.

Tandis que les nouveaux admirateurs nous lisent, les anciens nous oublient.