Amour

Il est moins facile de régler le cœur que de le troubler.

Elle ne concevait pas qu’aimer fût l’ennemi d’aimer.

Une grande aversion présente est souvent le seul signe d’un grand amour passé.

Comment se tue en nous l’amour : trois degrés : souffrance, indignation, puis indifférence. La souffrance use l’amour, l’indignation le brise, et on arrive ainsi à l’indifférence finale.

Il y a des larmes d’amour qui dureront plus longtemps que les étoiles du ciel.

Celui qui aime se met, par cela même… dans la dépendance de celui qui est aimé.

Quel amour est vrai, s’il n’est point bête.

Malheureux celui qui n’a pas au moins une fois, pour un amour ou pour une amitié, pour une charité, pour une solidarité, remis tout en cause, éprouvé les mêmes fondements, analysé lui-même les actes les plus simples.

Il n’y a pas besoin de parler. Il n’y a que deux choses qui servent au bonheur : c’est de croire et d’aimer.

Il y a dans le cœur d’une femme qui commence à aimer un immense besoin de souffrir.

Certains hommes répandent, pour ainsi dire de naissance, un fluide d’autorité dont on ne peut discerner au juste en quoi il consiste … Il en va de cette matière comme de l’amour qui ne s’explique point sans l’action d’un inexprimable charme.

Ce qu’il y a d’ennuyeux dans l’amour, c’est que c’est un crime où l’on ne peut pas se passer d’un complice.

La volupté unique et suprême de l’amour gît dans la certitude de faire le mal. Et l’homme et la femme savent de naissance que dans le mal se trouve toute volupté.

Il y a dans l’acte d’amour une grande ressemblance avec la torture ou avec une opération chirurgicale.

La nature, en cuisine comme en amour, nous donne rarement le goût de ce qui nous est mauvais.

Ce que la bouche s’accoutume à dire, le cœur s’accoutume à le croire.

Celui qui veut unir dans un accord mystique l’ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour, ne chauffera jamais son corps paralytique a ce rouge soleil que l’on nomme l’amour !

Les amoureux fervents et les savants austères aiment également, dans leur mûre saison, les chats puissants et doux, orgueil de la maison, qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Tu seras aimé le jour où tu pourras montrer ta faiblesse, sans que l’autre s’en serve pour affirmer sa force.

On ne se souvient pas des jours, on se souvient des instants.

Pour comprendre qu’être jaloux charnellement est une idiotie, il faut avoir été un libertin.

La stratégie amoureuse ne peut s’employer que lorsqu’on n’est pas amoureux.

La vie vaut-elle d’être vécue ? L’amour vaut-il qu’on soit cocu ? Je pose ces deux questions auxquelles personne ne répond.

Il y a loin de la croupe aux lèvres.