Malheureux

Le tort commun des malheureux est de ne jamais vouloir croire ce qui leur est favorable.

Le malheureux, chose sacrée.

Il vaut mieux que certains soient malheureux plutôt que personne ne soit heureux, ce qui serait le cas si l’égalité était générale.

Les révolutions commencent par d’illustres malheureux vengés par la fortune.

Les heureux… font des heureux ! Tandis que les malheureux ne font, hélas, le bonheur de personne.

Malheureux le roi qui n’a qu’une tête !

Il n’y a pas d’amour malheureux : on ne possède que ce qu’on ne possède pas. Il n’y a pas d’amour heureux : ce qu’on possède, on ne le possède plus.

On ne connaît pas son bonheur. On n’est jamais aussi malheureux qu’on croit.

On devient moral dès qu’on est malheureux.

Les malheureux sont ingrats. Si j’acceptais ma malchance, je la justifierais.

L’amour véritable n’est jamais malheureux.

Quand on est mort, on entre dans le vif du sujet, «vif» étant en l’occurrence un mot malheureux.

Ceux qui ont eu de grandes passions se trouvent toute leur vie heureux, et malheureux, d’en être guéris.

C’est une espèce de bonheur, de connaître jusqu’à quel point on doit être malheureux.

Quand la paresse rend malheureux, elle a la même valeur que le travail.

L’homme heureux est celui qui, acceptant d’être malheureux, ne l’est plus.

Si l’argent ne faisait pas le bonheur, il y a longtemps que des riches malheureux auraient rendu l’argent.

En quoi le bonheur peut-il bien consister sinon à être pas trop malheureux entre des malheurs!

Heureux ou malheureux, il suffit qu’on me craigne.

Il est plus facile d’être malheureux du malheur d’autrui qu’heureux de son bonheur.

L’enfant naturel, l’orphelin est malheureux et je le plains, mais, du moins, il n’est pas tenu au respect d’un père inconnu.

Il n’y a rien de plus insupportable quand on est malheureux que de voir justement alors cent amis vous démontrer que vous avez fait une bêtise.

Nous querellons les malheureux pour nous dispenser de les plaindre.

Malheureux celui qui n’a pas au moins une fois, pour un amour ou pour une amitié, pour une charité, pour une solidarité, remis tout en cause, éprouvé les mêmes fondements, analysé lui-même les actes les plus simples.