Pays

Je n’ai pas à brandir d’étendard.

Je n’aime pas ma patrie, moi, j’aime la France, ça n’a aucun rapport.

Les Anglais gardent toute leur vie l’air perplexe et pourchassé d’hommes engendrés à la hâte entre les heures de bureau.

Il y a à peu près autant d’imbéciles en Angleterre qu’en France. Mais un imbécile anglais est un imbécile tout court, tandis qu’un imbécile français est un imbécile qui raisonne.

Un regard est dans tout pays un langage.

Une nation ne se fait connaître de l’étranger que par ses mauvais côtés.

Si les Français étaient allemands de par leur nature, c’est pour lors que les Allemands les admireraient.

C’est un drôle de pays, la France, où les négociations ont toujours lieu après le déclenchement des grèves et non avant.

Que cela plaise ou non, les Français n’aiment pas les étrangers. Les pauvres, bien sûr. Les riches, on les appelle des touristes.

On ne prend pas une nationalité comme on prend son parapluie.

Là où on a chaud au cœur, là est la patrie.

Notre civilisation : une jolie fille, pomponnée et maquillée, assise sur un tas de merde.

Les femmes détestent l’amitié : la température y est trop basse : c’est un pays où elles s’enrhument.

Les Français sont plus sages qu’ils ne paraissent et les Espagnols paraissent plus sages qu’ils ne sont.

Chaque génération doit à la suivante ce qu’elle a reçu de ses devancières, un ordre social établi.

Ce qui constitue une nation, ce n’est pas de parler la même langue, ou d’appartenir à un groupe ethnographique commun, c’est d’avoir fait ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l’avenir.

Un ensemble de préjugés et d’idées bornées ; voilà la patrie.

L’essence d’une nation est que tous les individus aient beaucoup de choses en commun, et que tous aient oublié bien des choses.

Si chacun pouvait choisir le lieu de sa naissance, certains pays seraient complètement vides.

Les Anglais sont un peuple de pirates qui, après avoir pillé le monde, ont commencé à s’ennuyer.

Le français est devenu une langue provinciale. Les indigènes s’en accommodent. Le métèque, seul, en est inconsolable. Lui seul prend le deuil de la nuance.

Le français : idiome idéal pour traduire délicatement des sentiments équivoques.

Les nations ont le sort qu’elles se font. Rien d’heureux ne leur vient du hasard. Ceux qui les servent sont ceux qui développent leur force profonde.

Dans l’histoire du monde, c’est encore l’absurde qui a le plus de martyrs.