Parole

Parole de critique : une première impression est toujours la bonne, surtout quand elle est mauvaise.

Il faudrait pouvoir peindre les faces de l’invisible et écrire les paroles du silence.

On ne donne la parole qu’à ceux qui veulent la prendre.

Chez beaucoup d’hommes, la parole précède la pensée. Ils savent seulement ce qu’ils pensent après avoir entendu ce qu’ils disent.

Il est souvent plus difficile d’adresser la parole à une femme que de coucher ensuite avec elle.

Il n’y a pas de vrai bonheur dans l’égoïsme.

La parole est la menue monnaie du silence.

Béni soit l’homme qui, n’ayant rien à dire, s’abstient d’en administrer la preuve en paroles !

N’importe qui sait proférer des paroles menteuses ; les mensonges du corps exigent une autre science.

Ô paroles, que de crimes on commet en votre nom !

Les paroles seules comptent. Le reste est bavardage.

On ne lèse personne par de simples paroles, seraient-elles fausses ; il suffit de ne pas y croire.

Usez-vous les uns les autres ! Ces paroles semblent avoir pris dans notre évangile politique la place de celles-ci empruntées au premier des livres : Aimez-vous les uns les autres !

Un silence abrupt au milieu d’une conversation nous ramène soudain à l’essentiel : il nous révèle de quel prix nous devons payer l’invention de la parole.

Si l’amour n’était pas ce mélange insoluble de crime prémédité et d’infinie délicatesse, comme il serait aisé de le réduire à une parole ! Mais les souffrances de l’amour dépassent les tragédies de Job… L’érotisme est une lèpre éthérée…

La tournure et la démarche ont autant d’accent que la parole.

Ceux qui ont le don de la parole et qui sont orateurs ont en main un grand instrument de charlatanisme : heureux s’ils n’en abusent pas.

Ceux qui se taisent, les seuls dont la parole compte.

Je parle. Il le faut bien. L’action met les ardeurs en œuvre Mais c’est la parole qui les suscite.

Comme un homme politique ne croit jamais ce qu’il dit, il est étonné quand il est cru sur parole.

La parole est au peuple. La parole du peuple, c’est la parole du souverain.

La Nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles; L’homme y passe à travers des forêts de symboles qui l’observent avec des regards familiers.

Sitôt que l’esprit humain cesse de comprendre, il dit « Dieu! ». Parole terrible qui, dès l’origine a tenu l’esprit humain à la chaîne et s’efforce encore de l’y retenir toujours.

L’écriture qui ne prend pas de près contact avec la parole se dessèche comme la plante sans eau.