Sentiment

Un hypocrite est un homme qui se targue de sentiments qu’il n’éprouve pas.

Il faut chercher seulement à penser et à parler juste, sans vouloir amener les autres à notre goût et à nos sentiments ; c’est une trop grande entreprise.

L’amitié est le plus parfait des sentiments de l’homme, parce qu’il en est le plus libre.

L’orgueil qui attaque la vérité n’inspire aucun sentiment doux.

On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments. Ainsi la Bible, quel chef-d’œuvre !

Il a un tel sentiment de la justice que cela ressemble à de l’envie.

L’âme n’a de saisons que les sentiments qui la colorent.

Les parfums sont les sentiments des fleurs.

Dès qu’un sentiment s’exagère, la faculté de raisonner disparaît.

Le mépris est un sentiment très scolaire qui tourne vite à l’éloquence.

Il n’y a pas de vrai bonheur dans l’égoïsme.

Dieu nous juge tout entiers et d’un regard, et non pas comme les hommes, sur des sentiments ou des actes isolés.

Ce qui donne au romancier le sentiment de l’échec, c’est l’immensité de sa prétention.

La déception est un sentiment qui ne déçoit jamais.

Vitalité de l’amour : on ne saurait médire sans injustice d’un sentiment qui a survécu au romantisme et au bidet.

N’est profond, n’est véritable que ce que l’on cache. D’où la force des sentiments vils.

Pitié pour celui qui, ayant épuisé ses réserves de mépris, ne sait plus quel sentiment éprouver à l’égard des autres et de lui-même !

Le français : idiome idéal pour traduire délicatement des sentiments équivoques.

Dans la langue de la bourgeoisie, la grandeur des mots est en raison directe de la petitesse des sentiments.

Qui dira le sentiment qu’on éprouve en entrant dans ces forêts aussi vieilles que le monde, et qui seules donnent une idée de la création, telle qu’elle sortit des mains de Dieu ?

Ce que nous gagnons en connaissances, nous le perdons en sentiments.

Les sentiments les plus merveilleux sont ceux qui nous agitent un peu confusément : la pudeur, l’amour chaste, l’amitié vertueuse, sont pleines de secrets.

Le cœur grossier de la prospérité ne peut comprendre les sentiments délicats de l’infortune.

Tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines. Ce sentiment tient à la fragilité de notre nature, à une conformité secrète entre ces monuments détruits et la rapidité de notre existence.